Au quotidien - actions à mener s'informer

Agir chacun à sa mesure pour mieux agir ensemble

agir pour l'environnement

Ce texte a été écrit pour une conférence VOx « Agir chacun à sa mesure pour mieux agir ensemble » organisée par le cinéma VOx à Strasbourg.

Aujourd’hui, lorsque l’on parle de l’environnement ou du changement climatique, l’atmosphère se tend assez rapidement. Elle devient parfois morose, voir carrément anxiogène.

Et c’est vrai que les nouvelles ne sont pas bonnes.

Le tableau est sombre. Il fait même assez peur. Entre :

  • les flammes d’Amazonie et d’Australie,
  • les températures qui augmentent bien trop vite pour une adaptation en douceur des écosystèmes,
  • la pollution au plastique qui est partout, sur les bords de chemin de forêt comme dans l’estomac des poissons,
  • la biodiversité qui se meurt : c’est une espèce sur 8, végétale et animale, marine et terrestre, qui est en voie d’extinction,
  • les 250 millions de vies humaines qui deviendront réfugiés climatiques en 2050, qui fuiront la montée des océans, les sécheresses et les conflits.
Et une réaction tout à fait humaine est de faire semblant que ce n’est pas là : le déni.

Qui, s’il est un peu au fait de la question écologique, ne s’est pas entendu du dire un jour “Oh ce n’est pas si grave, parlons plutôt des prochaines vacances”. On préfère penser que quelqu’un ou quelque chose nous sortira de cette situation et agira pour nous. Pour certains, l’homme providentiel, l’Etat, les institutions portent tous les espoirs. Pour d’autres, ils reposent sur les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle.

Sauf qu’à ne pas vouloir voir le problème, on passe à côté des solutions !

Et les entreprises l’ont très bien compris avec le greenwashing. « Comme tu ne veux pas réellement aller voir ce qui se passe, je vais juste repeindre mon logo en vert. Je vais te faire croire que ça change vraiment les choses, et tu vas y adhérer » ! Personne ne va agir réellement et tout le monde s’en contente.

Osons regarder en face l’état du monde.

Laissons monter les émotions que cela nous procure : la colère, la tristesse, la peur. Ce n’est pas évident car on ne nous a jamais appris à sortir nos émotions, et encore moins à les utiliser. Et pourtant ! Ces émotions sont de très bons moteurs pour agir et devenir créatifs ! Transformons ces émotions dites négatives en énergie positive !

Utilisons-les pour réinventer nos rapports à la Terre et à la nature dont nous faisons partie. Et réinventons nos rapports entre Humains. Enfin, questionnons notre rapport au confort moderne, accros que nous sommes aux énergies fossiles, qui ne nous rend finalement pas 100% heureux ! 

Mauvaise nouvelle, le problème est de taille et nous concerne tous.

Bonne nouvelle, nous sommes tous co-responsables et nous avons tous notre part à jouer !

D’accord j’ai mon rôle à jouer mais alors qu’est ce que je peux faire ?

Voilà une question qui revient souvent.  Ce qu’on peut faire en premier, c’est questionner chaque acte de notre journée, aussi banal qu’il paraisse. De son réveil à son coucher, il est utile de se demander s’il est écologique ou éthique. J’ai fait ça il y a quelques années, et moi qui me croyais presque parfaite, j’ai quasiment tout revu. En effet, j’ai opéré des changements à tous les niveaux. La douche du matin : au pain de savon artisanal. Le déjeuner : végétarien. L’hiver : la double couverture au coucher pour éviter d’allumer le chauffage. On peut tous agir dans son quotidien.

Pour réduire mon empreinte carbone, j’ai opéré des changements à plusieurs niveaux : 
  • Transports – pas besoin de prendre l’avion pour se sentir en vacances – , 
  • Alimentation – beaucoup plus de repas végétarien avec des ingrédients bio et locaux, 
  • Logement – un pull en plus et un degré de chauffage en moins, 
  • Achats de grande consommations :
    • mes vêtements – une garde-robe moins remplies et composée d’intemporels made in France ou achetés d’occasion. Quand on sait que la culture du coton utilise 10% des pesticides dans le monde et qu’un t-shirt c’est 2500 litres d’eau, ça fait réfléchir !
    • et enfin mes objets électroniques – ordinateur et téléphone portable achetés d’occasion, réparés plusieurs fois pour les faire durer le plus possible. Nos objets électroniques sont de petits bijoux de technologie remplis de métaux rare. Ce n’est pas pour les laisser partir à la déchetterie au bout de 2 ans pour des raisons d’obsolescence programmée !!
Et pour réduire le plastique, j’ai regardé du coté de ma salle de bain, des mes produits ménagers et de ma cuisine.

J’essaie d’éviter les emballages inutiles et les produits toxiques pour ma santé et celle de la planète. J’achète le plus possible des produits en vrac, plus minimalistes ou faits maison.

Enfin, cela peut paraître bête mais au moins une fois par jour, je remercie la Terre. La société ne valorise pas à sa juste valeur la beauté des arbres, la générosité des plantes, l’intelligence animale et végétale. Pour cela, avoir un jardin avec un potager, et un poulailler est un vrai bonheur !

Cela passe aussi par des changements dans son travail.

Qu’est ce qu’on peut faire à son travail , quelque soit son poste ? on a tous un degré d’action aussi minime soit-il. par quel moyen de transport j’y vais ? Comment j’y intègre des pratiques écologiques ? De mon coté, mon travail est de favoriser les pratiques écologiques en entreprise et pour le grand public. Si je dois me déplacer, j’essaie de prendre le train. Mais je prends souvent la voiture, car j’habite à la campagne. J’ai opté pour une petite voiture électrique, mais si je le pouvais, j’opterai pour le vélo.  

Bien évidemment, il m’arrive de “fauter”.

J’ai oublié ma gourde et ma pomme bio-locale-de saison, et j’ai faim et soif. Alors je me retrouve honteuse au distributeur à acheter de l’eau en bouteille en plastique et une barre chocolatée. 

Et oui, ne m’étant pas totalement extraite du monde, mes actes du quotidien ne reflètent pas toujours mes engagement intellectuels.

Et dans ces moments, vos détracteurs sont toujours à vos côtés. Pour vous dire, que si même vous vous n’y arrivez pas alors ne comptez pas sur eux pour essayer. Les mêmes personnes vous diront que ceux qui font tout parfaitement sont des tarés hyper contrôlants qui ne vivent plus et que ça ne leur donne pas du tout envie. Car, dès que vous changez un peu vos pratiques, vous renvoyez implicitement aux autres qu’ils sont fautifs car ils ne font rien. Et même si vous ne leur avez rien demandé, ils vous en veulent d’agir, et trouveront une façon ou une autre de dénigrer votre action. 

Souvent on vous expliquera que vous vous compliquez la vie.

Et si en plus, vous êtes une femme, on n’hésitera pas à vous dire que vous vous aliénez dans des tâches ménagères d’un autre âge. Faire sa lessive, ce n’est pas une ambition valide pour une femme. Elle doit sortir de chez elle, et prendre sa place dans la société, maintenant qu’elle en a enfin le droit. C’est tout à fait vrai ! Mais rassurons-nous, faire sa lessive prend 10min par mois pas 35h par semaine et n’empêche donc pas de travailler.

Par ailleurs au lieu de critiquer la charge maternelle qui retombe encore trop sur les femmes, on critique la tâche supplémentaire. Plutôt que de critiquer la tâche en question, critiquons la répartition des tâches au sein de nos foyers ! L’écologie doit être féministe et doit s’adapter à la vie des femmes modernes. C’est évident. Tout comme les hommes doivent s’adapter à la vie des femmes modernes.

On vous dira ensuite que ça ne sert à rien.

Et ce n’est pas complétement faux avouons-le. Ce n’est pas parce que je fais mon déodorant maison que l’humanité dans son ensemble va se sentir mieux ! Et une étude d’un cabinet de conseil, carbone 4, a analysé que l’action individuelle ne peut faire baisser que de 25% notre bilan carbone. Là où il faudrait le faire diminuer de 75% pour laisser une planète viable à nos enfants. Les 50% sont collectifs. Aoutch. Alors, oui, à quoi bon ?

Pourquoi agir ?

Déjà pour l’effet boule de neige. Si on veut que les 50% bouge, il faut que les 25% individuel ait bougé. Nos politiques et nos entreprises sont notre reflet.  Quand on voit la place de l’écologie dans la campagne des municipales – que ce soit sincère ou non selon les candidats, n’est pas la question – on voit en tout cas que les politiques s’adaptent à nos préoccupations. Montrons-leur maintenant que nous ne voulons pas que des mots. Et pour ça, rien de mieux que de montrer tout ce que nous faisons déjà et que nous voulons voir généraliser. 

Ensuite, il y a une question plus profonde, plus philosophique, éthique, morale.

Albert Einstein a dit cette phrase connue : “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire”. Mettre au centre de son action le Bien Commun,  me semble un idéal de vie valable ! Toute la philosophie se base la dessus ! Et pour ne pas rester dans les idéaux, quoi de mieux que de se confronter au réel en commençant par soi ? Cela n’empêche en rien la réflexion d’un modèle plus général plus écologique et éthique, au contraire, cela lui donne consistance. C’est trop facile de rester uniquement dans le monde des idées, en critiquant le monde matériel, car si on ne change rien, alors on est co-responsable.

Et puis, il y a une raison psychologique.

Agir à son niveau, c’est déjà reprendre le contrôle sur sa vie. C’est faire un pas de côté, prendre un peu de recul face à la société de consommation. C’est chercher ce qui nous rend réellement heureux. Pourquoi j’ai l’impression d’avoir besoin d’un nouveau t-shirt alors que j’en ai déjà 15 dans mon armoire ? Que se passe-t-il si je ne l’achète pas ? Être aligné avec nos valeurs nous rend étonnamment bien plus heureux que d’acheter les dernières tendances vestimentaires. Même si les influenceurs et les influenceuses mode tentent de nous faire croire le contraire ! En plus on se sent utile, et dans une société qui manque de sens, c’est précieux. 

Enfin mon action individuelle va me permettre de faire la rencontre de d’autres acteurs du monde de demain. Ces rencontres vont alors lui donner du sens et créer plus de résilience face aux défis qui nous attendent. Le lien aux autres nous redonne aussi confiance en l’humanité et nous remonte le moral !

L’action individuelle est un tremplin pour l’action collective

L’une ne se fera pas sans l’autre. L’exemplarité de nos actions individuelles est essentielle pour mettre en place des actions collectives qui ne seront pas toutes évidentes car elles mettent à mal nos modes de vie facilités par les énergies fossiles. 

Bref, vous l’avez compris, soyons tous alignés individuellement, pour être plus fort collectivement dans la construction de la société de demain !

Ce texte a été écrit pour une conférence donnée sur « Agir chacun à sa mesure pour mieux agir ensemble ». Pour en savoir plus : laure@ozetik.com

1 commentaire

  1. […] on évoque la forêt en danger, on pense immédiatement à la forêt amazonienne au Brésil. Et pourtant, nos forêts françaises sont elles-aussi en […]

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